Caprice

Caprice

Capricieux

Comme tu es envieux

Quand tu es hors-jeu !

Arrogant, tu toises de ta hauteur

La faiblesse des heures

Qui s’égrènent sans entrain

Et dansent une valse à l’éternel refrain

Tu ridiculises la monotonie

Tu railles la mélancolie

Toi, si vif, tellement frénétique

Tu joues la carte du fanatique

Amoureux fou de la transgression

Tu dépasses la raison

Tu vires à l’obsession

Quand tu te plies à la soumission

Caprice

Capricieux

Quel être sentencieux

Tu es, dès que l’enjeu

N’est pas suffisamment éloigné

De la vertu que tu préfères ignorer

Dans ta valise, tu traînes

Des mots de haine

Face à la conformité

Que tu dénigres à satiété

Hors des sentiers battus

Tu attises l’envers de la retenue

Plus tu t’éloignes de la bienséance

Plus tu éclaires la conscience

De ton pouvoir étendu

Bien au-delà des codes entendus

Tu adoptes largement les sous-entendus

Et tu abandonnes aux esprits vendus

Les traces balisées

Dépouillées de toute spontanéité

Caprice

Capricieux

Dans ton corps au goût juteux

Je me glisse

Avec délice

Et je rêve sans limites

Aux instants que jamais je n’invite

De peur de m’écarter

Du droit chemin que l’on m’a indiqué

Alors que dans mon âme

Je n’aspire qu’au précieux sésame

Qui ouvrira les portes condamnées

D’un royaume désormais déguisé

En costume de décence

Pour dissimuler la décadence

Que tu incites avec courtoisie pourtant

Mais que les esprits bien-pensants

Désavouent en prétextant

Qu’elle n’est pas conforme aux temps

Qui imprègnent nos jours

Alors qu’ils trouvent toujours

Des excuses quand les désirs

Ne se repaissent pas que d’un soupir

Et qu’ils s’expriment dans un râle

Le caprice alors est fait mâle

Et c’est normal

Pendant que la femme souffre de la morale

Caprice

Capricieux

Je te veux

Pour te faire mien

Et choisir ce qui pour moi est bien

Peu m’importe les jugements

Ils ne sont que des faux-semblants

Derrière lesquels se tapissent

Des êtres, plein d’éclisses

Floriane Reboh auteure ®