Au seuil de la mort, la magie

Quand la nature décline

Les couleurs se subliment

Vaste monde

Qui soupire à chaque seconde

Qui exhale un parfum d’éternité

Dans la moindre sinuosité

Et dont les arabesques subtiles

Encensent les regards en exil

Quand la nature se retire

Sa beauté expire

Dans une plainte silencieuse

Prête à chanter sa berceuse

À enchanter les âmes qui croient

Et les cœurs qui s’y noient

Loin du tumulte des lois

Elle nous offre le droit

De nous contempler sans écran

Et de nous sentir plus grands

Face au flot d’images

Qui nous sert de breuvages

Quand la nature est fatiguée

Le mirage occupe alors la réalité

Il emmène les esprits

Dans ses filets d’ennui

Et leur dévoile ce qu’ils ont espéré

Au fil de l’eau, les rêves évaporés

Depuis longtemps abandonnés

Le bonheur, sur une carte de crédit débité

L’amour à vendre dans les soirées

Combien de billets pour un baiser ?

Quand la nature s’endort

Elle sait jeter des sorts

Pour qui voit plus loin que l’hiver

La terre en prière

Porte les grains du renouveau

Jamais ne trahira ses promesses du beau

Pour qui sait attendre

Se plonger dans ses méandres

À la découverte de son cœur

De sa magie intérieure

Retrouver l’essentiel

Devenir de la poussière de ciel

Des éclats de volupté

Des brins de luminosité

Qui éclairent le monde

D’une humilité sans ombre.

Floriane Reboh auteure ®